Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Mohammed Al-Fayed, ancien propriétaire de Harrods, accusé de violences sexuelles par vingt-trois femmes supplémentaires

Soixante femmes accusent désormais Mohammed Al-Fayed, ancien propriétaire de Harrods, mort le 30 août 2023 à l’âge de 94 ans, d’agressions sexuelles et de viols, ont annoncé, vendredi 27 septembre, les avocats qui les représentent ; elles étaient trente-sept la semaine dernière. « A ce jour, nous avons répondu à plus de deux cents demandes et messages venant du monde entier. Nous confirmons que nous représentons désormais soixante survivantes dans le cadre de notre action, et d’autres sont à venir », ont-ils souligné dans un communiqué, insistant sur la portée « de plus en plus internationale » de cette affaire.
Outre Harrods, les avocats ont évoqué des « preuves crédibles » d’agressions sexuelles dans d’autres propriétés et entreprises de Mohammed Al-Fayed, dont le Fulham FC, club de football anglais qu’il avait acheté en 1997. « Nous nous attendions à ce que des agressions aient eu lieu partout où Mohamed Al-Fayed est allé. Ceci est malheureusement vrai », ont-ils ajouté.
Lors d’une conférence de presse, vendredi 20 septembre, les avocats avaient dénoncé « un quart de siècle d’agressions sexuelles » de la part de cet homme d’affaires égyptien, qui était le père de Dodi Al-Fayed, le dernier amant de Diana, mort avec elle dans un accident de voiture à Paris, en 1997. Mohammed Al-Fayed « était un monstre, un monstre qui a pu agir grâce à un système (…) mis en place et établi par Harrods », avait affirmé l’avocat Dean Armstrong.
Cette conférence de presse s’était tenue au lendemain de la diffusion d’une enquête de la BBC, « Al-Fayed : un prédateur chez Harrods ». Une vingtaine de femmes ont témoigné dans ce documentaire. Cinq d’entre elles accusent Mohammed Al-Fayed de viols, commis à Londres ou à Paris, d’autres dénonçant des tentatives de viols et des agressions sexuelles. Depuis sa diffusion, plusieurs autres victimes présumées se sont manifestées.
« Nous poursuivons Harrods et nous nous focalisons sur Harrods à ce stade au nom de la responsabilité collective d’entreprise », avait expliqué Dean Armstrong, ajoutant disposer d’éléments montrant que ces agissements reproduisaient un schéma répétitif. « Si la direction de Harrods pense qu’elle doit dédommager ces femmes financièrement (…) bien sûr c’est quelque chose que nous saluerions, mais nous n’accepterons pas qu’on nous accuse d’être intéressés seulement par l’argent. Il s’agit de bien plus que cela », avait-il ajouté.
La direction actuelle du célèbre magasin, passé sous pavillon qatari en 2010, a « fermement condamné » le comportement de son ancien propriétaire et présenté ses excuses pour avoir « laissé tomber [les] employées qui ont été ses victimes ». Le grand magasin a conclu des accords amiables avec une partie des accusatrices qui se sont manifestées depuis 2023. De nouvelles demandes ont été reçues après la diffusion du documentaire de la BBC.
De son côté, le Ritz Paris, un hôtel de luxe dont l’homme d’affaires était également propriétaire, a dit « condamner fermement toute forme de comportement non conforme aux valeurs de l’établissement », ajoutant qu’il était « fermement engagé à favoriser un environnement dans lequel les employés et les clients sont traités avec respect et intégrité ».
Selon la BBC, Mohammed Al-Fayed avait déjà été accusé de faits similaires et la police avait ouvert une enquête en 2015 pour viol. Sollicitée par l’Agence France-Presse, la police de Londres explique avoir enquêté à plusieurs reprises sur des faits d’agressions sexuelles, visant l’homme d’affaires, sans qu’aucune poursuite ne soit ensuite engagée contre lui.
Mohammed Al-Fayed, né le 27 janvier 1929 dans une banlieue modeste d’Alexandrie, en Egypte, a passé une grande partie de sa vie au Royaume-Uni, où il était devenu propriétaire de Harrods en 1985 et du club de foot de Fulham FC entre 1997 et 2013.
Le Monde avec AFP
Contribuer

en_USEnglish